Au début de l’été 2021, l’IEJO a eu le plaisir de visiter le centre des services de santé mentale pour les jeunes du Bureau des services à la jeunesse (BSJ) situé sur la rue Bank. Près de la porte, un banc artisanal couleur arc-en-ciel, qui fait partie d’un projet annuel Fierté créé par le personnel et les jeunes résidents du Centre William Hay, offre un accueil amical aux jeunes ayant besoin d’aide.
Aujourd’hui, à seulement 60 ans officiellement, le BSJ est le principal fournisseur de services pour les jeunes à Ottawa. La directrice des communications, Suzanne Fraser, explique que le BSJ a été fondé en 1960, alors qu’il avait été établi qu’un jeune homme libéré par la cour n’avait plus nulle part où aller. « Les jeunes ont besoin de services. Il leur faut un endroit où dormir, quelqu’un à qui parler, sur qui compter; il faut les aider à se préparer à travailler et à naviguer dans les services de soutien en santé mentale. Ce sont des choses que le BSJ fournit. »
Les secteurs de service interconnectés et variés du BSJ, à savoir la santé mentale, la justice pour les jeunes, les services d’emploi et les services de logement communautaire, permettent au personnel de répondre à un grand nombre de besoins.
Actuellement, le BSJ compte 21 points de service à Ottawa, à savoir deux refuges d’urgence, quatre immeubles d’habitation à long terme, les services de santé mentale, les bureaux des services d’emploi, les principaux services centraux et la halte-accueil du BSJ en centre-ville.
Sauf exception, comme la pandémie, la halte-accueil du BSJ est ouverte toute l’année pour offrir de la chaleur en hiver, de la fraîcheur en été, des soins de santé, des repas, une banque alimentaire, une buanderie, des douches, l’accès aux ordinateurs et des endroits où s’asseoir, parler et jouer. Les jeunes qui viennent à la halte-accueil du centre-ville peuvent également profiter de conseils des jeunes travailleurs sur place, ou encore aller à l’école pour terminer leurs études secondaires grâce à un partenariat avec le conseil scolaire du district d’Ottawa-Carleton.
Selon Suzanne Fraser, le BSJ a pour mandat, entre autres, de travailler avec les jeunes pour les aider à atteindre leurs objectifs personnels. « C’est eux qui ont le pouvoir, pas nous. Les jeunes créent et fixent leurs propres objectifs. Nous voulons qu’ils deviennent indépendants, or chacun à sa propre conception de l’indépendance. »
Le BSJ héberge et gère une clinique de santé mentale sans rendez-vous, toutefois, une planification est nécessaire depuis la pandémie de Covid-19; et il propose aussi un service continu de conseil, une unité mobile de crise qui appuie sa ligne téléphonique de crise et de clavardage 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et un nouveau service d’aiguillage 1appel1clic.ca. Monica Armstrong, directrice, Services de santé mentale, est très heureuse que l’unité mobile du BSJ reprenne du service selon un horaire adapté. « Nous avons recours à l’unité mobile de crise si l’on ne peut pas aider un jeune ni stabiliser une situation par téléphone, ou s’il n’existe pas de risque imminent nécessitant un transport vers le Centre hospitalier pour enfants de l’est de l’Ontario (CHEO). L’unité va au cœur de l’éthos du BSJ qui est de rencontrer les jeunes là où ils sont, car, parfois, ils ne peuvent pas venir nous voir. »
Manifestement émue de parler des efforts extraordinaires du personnel, surtout en ces temps de pandémie, Monica Armstrong souligne que le BSJ ne ménage aucun effort pour que chaque jeune obtienne de l’aide. « Notre équipe démontre de superbes qualités envers les jeunes qu’elle sert, notamment l’engagement, la souplesse et le dévouement. En plus de ces qualités, nos employés disposent d’une formation, d’un ensemble de savoirs, et de connaissances ainsi que d’un titre professionnel de compétences. Je les vois accomplir des choses étonnantes avec les jeunes, même avec ceux qui ont des besoins très complexes et à risque élevé. »
Même si elle constate la force du personnel du BSJ, Monica Armstrong exprime son inquiétude quant à l’avenir. « Alors que les services de santé mentale pour les enfants et les jeunes étaient déjà sous-financés et sans grandes ressources, cette pandémie a fait ressortir les besoins et les lacunes. Les répercussions de cette crise sur la santé mentale des jeunes et de tous les autres, notamment le personnel, ne commencent qu’à se faire sentir. Nous commençons à peine à sentir les effets de cette vague; or c’est une vague géante. Nous ressentons du stress et de la pression, mais nous entrevoyons aussi de grandes possibilités. »
À la question de savoir pourquoi le BSJ poursuit avec dévouement son partenariat avec l’IEJO, notamment en apportant la présence précieuse de sa directrice générale, Joanne Lowe, au sein du Comité directeur de l’IEJO, Suzanne Fraser répond sans détour. « Le BSJ dispose de beaucoup de services, mais selon moi, une organisation fait fausse route si elle pense pouvoir tout fournir. C’est pourquoi nous devons nouer des partenariats avec d’autres organisations, initiatives, groupes et personnes qui aident collectivement les jeunes et les familles. En regroupant nos forces, nous agissons mieux. Je n’ai jamais pensé qu’il était risqué d’offrir trop d’aide. L’objectif est d’assurer un environnement sécuritaire et accueillant à tous les jeunes, et c’est pourquoi les adultes doivent se mobiliser, entourer la jeunesse et travailler avec elle. »
Ce profil a été présenté dans le numéro d'IEJO Illustré de septembre 2021.
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